Le récit de Marianne


Ses mots à une future mamans :

"Que d’accoucher par césarienne n’est pas la pire chose qui peut arriver, que les bébés minuscules sont plus forts qu’on le pense, et qu’il est normal de se sentir en deuil lorsque l’accouchement ne se passe pas comme on le souhaite. On fait toute de notre mieux et au final on ne contrôle pas grand chose. Je me sens triste et sereine à la fois en écrivant ceci. "

Crédits photo : Sophie Asselin

Histoire familiale de naissance

Connais-tu ta propre histoire de naissance? Quel est le rapport de ta mère/grand-mère/entourage par rapport à la maternité et à la naissance? 

Ma grand-mère maternelle a eu des accouchements plutôt difficile. Elle a d’ailleurs failli mourir lors de son 8e accouchement. Ma grand-mère paternelle elle a eu 21 grossesses qui se sont bien déroulée!

Ma mère quant à elle a accouché ultra rapidement et facilement, 2h au total pour la première grossesse et 1:15 pour la deuxième, avec 15 et 10 minutes de poussées.

Histoire de la conception

Quand-avez vous décidé d’avoir un enfant? Tomber enceinte à t-il été facile? Comment l’as tu appris et annoncé à ton conjoint? N'hésite pas à partager tout autre détails 

Nous avons décidé à l’automne 2018 que nous allions commencer à s’essayer au début 2019. Le 6 janvier j’étais enceinte. Je m’en suis aperçu à la fin janvier, alors que nous étions dans un petit village du Mozambique sans pharmacie, avec une fatigue écrasante et des nausées constantes. Une semaine plus tard, de retour dans la capitale alors que mes règles se faisaient attendre, on a acheté un test de grossesse à 23 cents et le pharmacien nous a serré la main pour nous souhaiter bonne chance.

J’ai fait le test alors que mon mari était toujours endormi, quand j’ai su que c’était positif je suis allée m’allonger à côté de lui et je lui ai dit tout bas. On s’est serré fort et on a pleuré un peu.

Histoire de naissance : Nola

Née le 19 août 2019 à 21:30 à la cité de la santé où j’ai été transféré de Sacré Coeur après avoir crevé mes eaux au travail à 34 semaines de grossesse. C’est mon premier bébé.

Comment t’es tu préparée à l’accouchement? 

J’avais fait des cours prénataux que CLSC et avec une doula. J’avais tout un plan dans lequel j’accouchais à terme et de manière naturelle. J’ai du faire le deuil de ce plan de naissance et ça m’a pris plusieurs mois pour ne plus avoir les yeux pleins d’eau chaque fois que j’y pensais.

Comment imaginais-tu ton accouchement? Quelles étaient tes attentes? 

Avec une doula naturopathe nous avions travaille un plan de naissance ou mon mari agissait comme intermédiaire avec le personnel soignant et me laissait travailler avec mes instincts primaires, faisant des ponts de pressions, massage et positions sur le ballon lorsque nécessaire. Je m’attendais à vivre ça de façon naturelle, en guerrière!

Comment s’est déroulée la naissance?

Je préparais mon dîner au travail quand j’ai senti mon bouchon muqueux tomber. Je me suis précipité à la salle de bain et j’ai immédiatement perdu mes eaux. J’ai appeler mon mari en panique, il est venu me chercher et après être allé à la maison faire un sac qui, à 34 semaines de grossesse n’était pas encore prêt, on s’est dirigé vers l’hôpital. J’ai du être transféré car Sacré Coeur ne peut pas s’occuper d’accouchement de moins de 35 semaines et les chances que j’accouche étaient trop grandes bien qu’on essayait de stopper le travail. Rendu à 20h30, les contractions étaient bien entamées et la tête du bébé s’était retournée vers le haut avec le tourbillon des eaux. J’ai donc dû avoir une césarienne d’urgence. À 21:30 on apprenait qu’on était parent d’une petite fille, et on pleurait tous les deux à chaudes larmes, de joie, de peur, de stress. On avait peur que notre bébé ne soit pas en santé, qu’elle ait des complications mais heureusement, elle était en bonne santé, et on a pu sortir de l’hôpital après 19 longs et pénibles jours.

Post partum

Comment s’est passée la période post natale? Comment t’es tu sentie à ton retour à la maison avec ce petit être tout neuf?

Le retour à la maison sans bébé est le moment le plus difficile que j’ai vécu. Je pleurais tout le temps. Je retournais à l’hôpital à tous les jours faire du peau à peau et allaiter, mais tant que les allaitements ne se faisaient pas la nuit pour éviter le l’épuiser, je revenais dormir à la maison. Lorsqu’on a finalement eu notre congé, le retour à la maison avec notre bébé a semblé infiniment doux en comparaison.


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